| C’est ma vie, ses hauts et ses bas |
| Ils parlent de moi mais ne me connaissent même pas |
| J’ai pleuré un beau jour, 9 heures du mat', 2 mai 81 |
| Après mon frère, ma mère ne pouvait plus enfanter |
| Grâce à Dieu j’atterris sur terre, mon premier cri poussé |
| Mes premières larmes versées à la maternité d’l’a Belle de Mai |
| Issu d’une famille des plus modestes |
| À la rue Parmentier on était 7 à vivre dans une pièce |
| Mon père travaillait 15 heures par jour et j’le voyais que le soir |
| Le regard marqué par le ciment et la routine bref |
| Après 4 ans passés dans ce taudis |
| Forcé de déménager vu que la famille s’est agrandie |
| 143 rue Félix Piat mon premier meilleur ami |
| Nordine Nekka t’inquiète frère jamais je t’oublie |
| T'étais le premier mec avec qui je volais |
| Après la classe te casse, on dévalisait Intermarché |
| Tablette de chocolat Crunch, blanco et marqueur |
| La fine équipe de parc petit débrouillard et tagueurs, bagarreur |
| Après le foot c'était la mosquée |
| Basket à 4 bandes trouées on puait des pieds |
| C’est comme ça que j’ai appris ma première sourate |
| J’m’en rappelle comme hier c'était avec mon petit frère Morad |
| Enfant de Marseille insouciant j’ai peur de rien |
| Malgré les roustes à 8 ans j’allais au stade Vélodrome comme un grand |
| La vie est rude dans les rues de ma ville |
| Hamdoullah tant que t’as les tiens, écoute le récit de ma vie |
| C’est ma vie, ses hauts et ses bas |
| Ils parlent de moi mais ne me connaissent même pas |
| C’est ma vie, ses larmes et ses joies |
| Ses rires, ses pleurs, ses peines et ses choix que je ne regrette pas |
| J’débarque à la Savine en 1990 |
| L’année où ma mère a accouché du petit dernier |
| L'équipe est au complet j’ai 4 frères et 4 sœurs |
| 2 grand frères, 2 grandes sœurs, 2 petits frères et 2 petites sœurs |
| Au milieu de tout ce beau monde légèrement privilégié |
| J'étais ni l’aîné ni le dernier |
| J’trainais avec Marco le Bagdad |
| Ce genre de pirate qui revenait au quartier avec un poney ou un kart |
| Du collège Valepin au lycée nord des Aminettes |
| Les liens se tissent dès qu’on s’attache avec ivresse |
| Perturbateur au fond du cours élève agité |
| Mais bon toujours premier surtout quand il fallait casser les couilles |
| Famille nombreuse où le grand frère était un exemple |
| Juste et ferme, droit et dur, humble et fier |
| Qualités héritées de mes parents émigrés |
| J’les en remercie pour toutes les choses dont ils se sont privés |
| Au fait j’allais zapper mes origines |
| Algérien chaoui de hrenchla c’est pour ça que j’ai la tête dure d’origine |
| C’est ma vie, ses hauts et ses bas |
| Ils parlent de moi mais ne me connaissent même pas |
| C’est ma vie, ses larmes et ses joies |
| Ses rires, ses pleurs, ses peines et ses choix que je ne regrette pas |
| Depuis petit j’suis un rêveur, j’observe et je ne parle pas trop |
| Je passe mon temps à délirer, quand j’m’ennuie, je réfléchis trop |
| C’est là que ça se gâte tu te poses pleins de questions existentielles |
| D’autant plus que la puberté s’en mêle |
| À l'école ils disent que j’ai des facilités |
| Mais que j’suis pas sérieux que j’finirai par me gâcher |
| Grâce au foot j’ai eu des potes un peu partout à Mars |
| L'époque des tournois de foot qui réunissait les quartiers en masse |
| Salam à la Gavote, Malik au plan d’Aou |
| J’rêve d’avoir une carrière comme l’enfant prodige d’la Castellane |
| Mais bon on n’est pas nés sous la même étoile |
| Donc j’fais mon chemin et des petits textes apparaissent dans mes toiles |
| À La Savine j’kiffais le rap mais rien de sérieux |
| La morvelle dans le nez j’prends le micro avec les plus vieux |
| J'étais le seul arabe avec mes frères comoriens |
| Abdou Karim Zé Marteau et d’autres lâchent rien |
| Le déclic en 9−6 avec le 4−5 |
| J’fais ma première rencontre avec Alonzo de Psy4 |
| 9−8 j’prends mon micro et mon glaive |
| La rage au micro t’inquiètes frère ça sentait la relève |
| C’est ma vie, ses hauts et ses bas |
| Ils parlent de moi mais ne me connaissent même pas |
| C’est ma vie, ses larmes et ses joies |
| Ses rires, ses pleurs, ses peines et ses choix que je ne regrette pas |
| Entre le foot et l'école, le rap, la déconne |
| Les mignonnes, les défilés de mode à Saint-Ferreol |
| Les survêts Lacoste, la sape et la tchatche |
| Les «je danse le mia «qu'on faisait péter dans le poste |
| Yeah c’est ça ma vie, l’Algérino Marseille du parc à la Savine |
| Dédicacé à toute ma famille |
| Dédicacé à tous mes amis |
| Ceux qui m’ont vu grandir |
| Ceux qui m’ont côtoyé à l'époque |
| Au parc, au centre-ville, à Valepin, au lycée nord tous les frères de la Savine |
| Ceux qui me font des rappels quand j’pars un peu en bip |
| Bilal, Sofiane, tous les frères de la Villette |
| Tous les frères de La Savine |
| Tous les mecs avec qui j’ai rappé à l’ancienne |
| Le soutien que m’apporte mon cousin Ibrahim |
| Et la confiance que me font Nabil et Karim |
| L’algérino, le ptit smire la famille, Marseille ma ville |