| C'était le beau temps où j’avais ma vertu
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| Tu l’as eue aussi, t’en souviens-tu?
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| Et je savais bien que viendrait le moment
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| De choisir un époux, un amant
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| S’il avait de l’argent, s’il était charmant
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| Même en semaine, si son col était blanc
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| Et si par veine, il m’offrait son cœur et son nom
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| Moi, je lui dirais non
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| Il ne faut jamais baisser les yeux
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| L’indifférence vaut mieux
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| Bien que la Lune brille en les cieux
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| Et que le bateau dorme sur les flots bleus
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| Mon cœur est silencieux
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| Il vaut mieux, bien mieux
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| Ne pas livrer son cœur
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| Et ne montrer que calme et froideur
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| Faire attendre, cela n’est pas bon
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| Je réponds tout de suite non
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| Un homme du Kent est venu le premier
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| Et c'était un gentil cavalier
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| Le deuxième était aussi riche qu’un roi
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| Le troisième était fou d’amour pour moi
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| Ils avaient de l’argent, ils étaient charmants
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| Même en semaine, leurs faux-cols étaient blancs
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| Très galamment, ils m’ont offert leur cœur et leur nom
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| Moi, je leur ai dit non
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| Alors un beau jour où le ciel était clair
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| Vint celui qui ne m’a rien offert
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| Sans me saluer, dans ma chambre, il entra
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| Sur mon lit, son chapeau il jeta
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| Il n’avait pas d’argent, il n'était pas charmant
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| Même le dimanche, son col n'était pas blanc
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| Il n’a pu m’offrir qu’avec lui de souffrir
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| Mais je n’ai pas dit non
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| Devant lui, j’ai dû baisser les yeux
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| C’est lui qui m’a plu le mieux
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| La Lune scintillait dans les cieux
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| Et le grand bateau voguait sur les flots bleus
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| Mon cœur n'était plus silencieux
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| Je n’avais plus qu'à lui livrer tout mon cœur
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| Pour l’amour, il n’est pas de raison
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| Et le jour où passe le bonheur
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| On ne saurait pas dire non |