| J’me souviens des premiers vinyles |
| Que l’padre m’a montré |
| Y’avais les Sex Pistols, les Clash |
| IAM et Paolo Conte |
| J’avais pas dix piges à l'époque |
| Envie d’acheter mes premiers skeuds |
| Découverte des années punk |
| Les groupes, les crêtes, les grattes, les drums |
| C’est la période du skateboard |
| D’la guitare à trois accords |
| Madball, Sick of it all |
| Ouais NYC hardcore |
| NTM, la Cliqua, le Wu-Tang et Lunatic |
| Et moi j’disai wesh la mifa |
| Sans un poil au dessus d’la bite |
| En quête de connaissance |
| Et l’disquaire kiff mon argent d’poche |
| Pas d’internet à l'époque |
| J’avais pas l’tel du marchand d’drogue |
| Alors tout passe dans la zik |
| Y’a du boom bap dans ma vie |
| Pas d’loubards dans ma team |
| Mais d’la wax tout-part dans la ville |
| 16 balais j’ai de la chance |
| Un bel ordi dans ma chambre |
| J’apprends le sens du mot «breakbeat» |
| Et j’flingue les samples que j’assemble |
| Premières instrus, premiers essais |
| Et l’resultat m’sourit |
| On écrit nos premiers textes |
| Avec Pablo et Youri |
| Section 16, la famille |
| Notre premier mic payait pas d’mine |
| Autodidactes, refrés de la rime |
| Quand d’autres pirates brassaient de la weed |
| Nouvelles connaissances, Rhama et M.A.V |
| Ça donnera droogz brigade |
| Et sur l’cd c’est gravé |
| Ouais ouais frères de sons frères de sang |
| (big ups) |
| Touche pas a la zik |
| C’est notre coffre à jouets |
| Une passion maladive |
| On vient la propager |
| Nos ballons, nos GI joe |
| Nos frondes nos figurines |
| Session studio, gros cer-con |
| Freestyle et featurings |
| Le jour ou j’ai rangé mes jouets la musique a pris de l’ampleur |
| A onze piges, premier concert de punk avec ma grande sœur |
| Et je déboule à la période des soufflettes et des conneries |
| Et je découvre les albums du Wu-Tang et de Mobb Deep |
| Quand c’est morbide et crado les morceaux me plaisent |
| Je me retrouve accro, les écouteurs soudés aux oreilles |
| Avec Rom je fais des baskets, je rode dans les rues a skate board |
| C’est par lui que je vais capter Jules à cette époque |
| Julio se met au boulot, tous convaincu que ça fracasse |
| Premier braillement sur les premières instrus d’Al’tarba |
| Au lycée je rencontre Herken, Staff et Rhama |
| Au lieu de prendre mes cours c’est des textes crades que je travaille |
| Je me rappelle de freestyle violentissime sur les parkings vides |
| Tous dans la caisse de Staff la 106 grise |
| Droogz Brigade une étrange milice dans un brouillard de substances chimiques |
| Testant les rimes comme des scientifiques |
| Dans mes premiers souvenirs, je me revois danser devant ces big baffles |
| Construite par le père, au moins trois fois plus grande que le petit Staff |
| Ou à balle de son avec ma mère et ça vago de merveille |
| Une 4L véner le son à bloc sur un radio réveil |
| Tout p’tit à la puissance du son réceptif, je kiff |
| Comme une douce vibration chaude à travers les tripes |
| Ces boom bap, ces pulsations, ces coups de basses, ces mutations |
| C’est pour ça, de toute façon, si Droogz rappe c’est pour l’action |
| C’est vers 10 piges avec Coolio que ce rap m’a conquit |
| J'écoutais Luniz souvient toi «I've got five on it» |
| Puis IAM m’a conduit, dans les phases assombris d’ma vie |
| La chair à vif et tout ça remplace ma comptine |
| Peu de temps après au fond de ma chambre |
| J'étais sur scène la foule en feu |
| Tellement dedans qu’les voisins m’ont cru fou dangereux |
| C'était le grand jeu et de loin celui que j’ai toujours préféré |
| Une fois terminé j’referme le coffre et le met sous scellé |