| J’ai grandi dans la rue, je la crains pas
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| J’attends que la mort, je sais qu’elle me ratera pas
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| Tout seul en bas j’attends mon papa
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| Je crois que ce soir il arrivera pas
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| Le temps passe, moi ça m’atteint pas
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| Tout le monde se tait quand les guns parlent
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| Quand t’as plus de succès avec ton gagne-pain
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| Ils viennent plus te sucer si tu gagnes pas
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| Je noie mes soucis dans un tapin
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| Il n’y a plus de bus, il faut que je rentre à pinces
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| Je m’endors sur les quais, ce soir ça va pas
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| Je dors mal, je me réveille quand les trains passent
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| Chacun ses raisons, moi, j’avais les miennes
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| Je me suis toujours contenté des miettes
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| Ils ne connaissent pas ma vie, ils parlent dans le vide, mec
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| Dis-leur qu’ils se mêlent de leur vie de merde
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| Je m’endors à l’heure où mes ennemis dorment
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| Je me lève à l’heure dans leurs cauchemars
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| Humble et vrai comme Zidane et Fedor
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| Je regarde le temps défiler sur leurs Audemars
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| Je pense à arrêter de fumer, ça me fait des trous de mémoire
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| Je suis troublé moitié rebeu moitié fou
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| Dis-moi qui parle de moi pour faire le fou devant une fouf
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| Dis-moi qui sera là pour m'épauler si je perds tout
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| Dis-moi combien sont avec moi, combien vivent avec moi, combien meurent avec moi
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| Combien sont prêts à tirer pour moi, faire des virées pour moi
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| T’inquiète pas, on m’a tout dit, moi, on m’a tout appris moi
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| T’envoies des mandats tous les six mois
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| Après ils viennent te dire qu’ils t’apprécient
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| Moi j’ai nagé dans les eaux usagées pas sur les plages hein
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| J’espère mourir à jeun, vu que je vais pas mourir âgé
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| Combien ont retourné leur veste pour faire partie de mon histoire
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| Je vais pas dans leur sens, ça leur plait pas, tu veux que j’te dise quoi
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| J’ai grandi avec violence, puissance et victoire
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| En parlant de moi ils tournent leur langue six-cent-soixante-six-mille fois
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| Qu’ils ramènent pas leurs sales gueules à mes funérailles
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| Je les ai crossé, gros, c’est l’orgueil qui les finira
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| Au jugement dernier, qui sera là poto, qui paiera?
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| Tous prisonniers de cette vie, inch’Allah bientôt libérable
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| Je rappe pour les gens qui ont pas eu d’enfance, pas d’habitat
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| Pas d’espace vital pourtant on habite en France
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| Pour les gosses à l’hôpital à qui personne ne pense
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| À ceux qui se retiennent de pleurer pour cacher la souffrance
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| Chacun ses raison mon pote, on fait ce qu’on peut khey
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| Il faut que tu le saches
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| Je ne suis pas mieux que toi khey, arrête de faire le machin
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| Chacun, chacun ses raisons
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| C’est la vie qui a fait de nous ce qu’on est |