| Même si t’as la gueule de travers, réveil à 5h du matin
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| Jamais trop tôt pour faire des affaires, car c’est bien mieux que d’faire le
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| tapin
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| Tu dis que la souffrance c’est nécessaire, sur le chantier, soulève des
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| parpaings
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| Voir les sourires de tes sœurs et frères, ramener des cadeaux sous le sapin
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| Tu travailles à la sueur de ton front, pour un salaire de galérien
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| L’intérieur de ton frigidaire, c’est un désert de type sahélien
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| Au fond de toi tu te dis que ça fait rien, que ça fait mal mais que ça va passer
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| Et tu fais comme si tout allait bien, tu te dis qu’il ne faut pas s’tracasser
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| Un emploi du temps harassant, tu cours sans cesse y’a l’oseille devant
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| 15 m² dans le 9.3.100, tu ne vois même plus l’soleil levant
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| Tu te sens déjà affaibli, tes deux mains sont tachées de sang
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| A force de côtoyer la sère-mi, à 25 ans toi t’as des cheveux blanc
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| Et tu vois passer le temps, et tu vois passer le temps
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| Les anciens t’avaient avertis, tu feras rien d’autre que de brasser le vent
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| T’es entre le petit et le grand, t’es entre le noir et le blanc
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| Un verre, deux verres, trois verres de whisky, à la fin tu t’es noyé dedans
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| Tous les jours le même combat
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| Le roseau plie mais ne rompt pas
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| Y’a pas de haut, y’a que des bas
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| Tout peut voler en éclat
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| Et tu vois, passer le temps (X4)
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| Au fond d’toi tu dis que t’es foutu, au fond d’toi tu dis que t’es du-per
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| T’as oublié toutes les coutumes et même toutes les dates d’anniversaire
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| Tu connais le destin, ses coups durs et puis ces longues marches en solitaire
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| Tu connais l’EDF ses coupures, l’obscurité, le froid de l’hiver
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| Musicalement tu connais rien, tu joues sur la corde sensible
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| Tu te souviens que tu viens de loin, t’as bien connu les zones de transit
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| Lève la tête, ferme le poing, demain tu vogues dans des eaux tranquilles
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| Tu sors ton feu, tu pètes le joint, tu restes là, tu restes authentique
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| Et tu vois passer le train, et tu vois passer le train
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| Au quotidien c’est trop difficile, tu doit te fighter pour acheter le pain
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| Souviens toi ce qu’a dit ton voisin, tu t’en sortiras inch’Allah
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| Mais pour l’instant c’est l’bord du ravin et la déco c’est made in China
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| A Paris la drogue est puissante, t’as quelques euros dans la poche
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| Même si la pente elle est très glissante comme un alpiniste tu t’accroches
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| Même si la chance est distante, tu fais plusieurs tafs éreintants
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| Toute ta vie tient dans une valoche, ouais toi tu prends des baffes à plein
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| temps
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| T’as peur du reflet dans la glace, t’as peur des regards qui te dévisagent
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| Dans la rue tous les gens t’agacent, t’as reçu que de la poisse en héritage
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| Quand tu le vois tu veux prendre sa place, tu veux faire parti de l'équipage
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| Ça fait toujours mal quand ça casse, trop dur de dépasser les clivages
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| Toi tu vois les pubs qui défilent, tu te dis que ça n’est pas pour toi
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| Toi tu vois les lumières de la ville qui ne brillent que pour les petits
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| bourgeois
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| Tu te dis «oui, mais pourquoi y’a pas de haut, y’a que des coup bas ?»
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| Ton aïeul te donne des leçons, mais toi petit con tu ne l'écoutes pas |