| Kayna Samet:
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| Ouais, t’en sais quoi, c’qu’on a dans l’ventre?
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| Et c’qui ronge à sang nos vies?
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| Ouais, mec, t’en sais quoi?
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| Qu’est ce que t’inventes à faire de nous une phobie?
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| C’est. |
| Fils d’immigrés, familles nombreuses
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| Du fin fond des cités dortoirs
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| Jusqu'à notre dernier souffle, on gard’ra espoir
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| Génération lassée d'être blasée
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| Regards froids et têtes rasées
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| Les pieds dans la boue au fond d’la fosse
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| On grimpe aux barbelés par la force, ouais
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| Génération, lassée d'être blasée
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| Métissés, métèques ou basanés
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| On marche avec des trous au fond des poches
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| Mais on grimpe aux barbelés par la force, ouais.
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| Akhenaton:
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| Regardes nous a-t-on l’air de français d’souche?
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| Ou de suspects à l’occasion, disons ce fossé d’sous
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| C’est la trappe qu’on actionne, et not’sang c’est le soufre, impossible
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| De dialoguer, entre nos verbes c’est le gouffre, le temps m’essouffle
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| Nous, otages de Ronald, not' révérend Moon
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| C’est fou ! |
| Qui aurait pu dire qu’on se serait fait niquer un beau jour par un
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| clown
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| Bombardés d’crack, sous les pas, les doses et les pipes craquent
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| Bagarres au Cutter dont nos corps affichent les stigmates
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| Nous, dont les caisses font qu’les flics matent
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| Rien d’beau s’assort à nos gueules, et l’fisc fait sa partie d’maths
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| Repas d’maman gâchés par une O.D. de Kit Kat
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| On avance cagoulés, un sale vécu jonché de fric-frac
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| Nous le sujet tabou dans leur bouche dire qu’on est bien
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| C’est l’drame, ils rappliquent seulement si ça crame
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| La vie est courte, ils captent pas qu’on soit si speed
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| Ils comprennent pas qu’des frères et sœurs disciplinés défient leurs stupides
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| statistiques
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| Nous, enfants d’hier, pères aujourd’hui
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| La mauvaise graine se répand, dur de la faire taire aujourd’hui
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| Ca à l’air tranquille comme ça, toi, tu subis les fouilles?
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| Y’a un monde entre nous, c’est vrai, qu’est ce que tu casses les couilles !
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| Nous, méfiants depuis qu’on est écoliers, vrais
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| Sincères, entiers, patients, francs du collier
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| Quand même faut pas déconner car ce sont nos ménages qui consomment
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| La rage nous consume, quand ça va mal, c’est nous qu’on sonne
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| Depuis l’enfance, ce sont le mêmes, c’est nous qu’on somme pour y remédier:
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| Un bon cocktail de voyelles et de consonnes
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| La bombe agricole, Nous
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| Génération lassée d'être blasée
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| Regards froids et têtes rasées
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| Les pieds dans la boue au fond d’la fosse
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| On grimpe aux barbelés par la force, ouais
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| Génération, lassée d'être blasée
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| Métissés, métèques ou basanés
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| On marche avec des trous au fond des poches
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| Mais on grimpe aux barbelés par la force, ouais.
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| Shurik’n:
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| Nous, enfants des halls gris d’ici et d’ailleurs grains de riz
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| Dans le rouage, digue où font naufrage leurs exquis
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| Plein de peur, l’inconnu qui dérange s’extirpant doucement de la fange
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| Pas prévu au départ, chaque réussite a sa place dans un Strange
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| Fils du Vietnam urbain, des cales plein les mains, fiers en diable
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| Plus capables que coupables
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| Ils le cachent car ils savent que même les pieds dans le sable
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| Leur ciel est touchable comme leurs chaises et leurs billets
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| Sans se plier ni piller
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| Nous, l’sang des déracinés au tracé dessiné à l’encre
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| Magique défiant leur logique beaucoup ont résisté
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| Mais peu l'ébruitent, seuls les bris de vitres suscitent l’intérêt
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| De l’oeil vicieux de la télé au sensas attelée
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| Enfant de mensonges, cent fois séculaires
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| Fruits des centres de tri où on éloigne les cerfs des hautes sphères
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| Où seul l'élite passe la barrière pendant que nos pères cassent de la pierre
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| Parce que personne veut le faire
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| Et je dis personne pour le con qui clame qu’on vole son salaire
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| Nous, dont ils savent peu et parlent trop, la hotte accrochée dans le dos
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| Faut au moins ça pour tout ce qu’on porte comme chapeaux
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| J’avoue que parfois que c’est de l’intérieur que frappe le couteau
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| Et les meilleurs tombent servant de repas aux infos
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| Nous, autodidactes au salade, préférant l’acte c’est parce qu’on
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| En est pas qu’on tire la cloche avant la débâcle
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| Cruel dernier acte éclectique la masse se déplace perçue comme une menace
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| Nous, le reflet dans leur glace
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| Kayna Samet:
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| On pousse, comme la mauvaise herbe, on sait déjà
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| C’que le sort nous réserve à chaque faux pas
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| T’inquiètes, on a nos réserves de coups d'éclats
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| (Même), si toi, tu t'énerves, nous on s’en bat
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| On pousse, comme la mauvaise herbe, on sait déjà
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| C’que le sort nous réserve à chaque faux pas
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| T’inquiètes, on a nos réserves de coups d'éclats
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| (Même), si toi, tu t'énerves, nous on s’en bat |