| On m’appelle «la crapule» et je rappelle
|
| Que je manipule ma plume comme un scalpel
|
| Et que mon nom s'épèle dans ces rues principales
|
| Où même la police municipale interpelle
|
| Et que c’est sans scrupules que cette métropole
|
| Souhaite que le visage pâle garde le monopole
|
| Soit la norme locale, recale à l’appel
|
| Les Peuls et les peaux des tropicales archipels
|
| Et j’ai fait l’calcul, et oui on nous encule
|
| Avec protocoles pour cols blancs à particules
|
| Absents des grandes écoles, de leurs pellicules
|
| On bricole des projectiles et brûle leurs véhicules
|
| Et nos séquelles sont telles quelles depuis ces radicales
|
| Déportations faites à fonds de cales
|
| Je sais, je récapitule le même récital
|
| Mais avec ce style né au nord de la capitale
|
| Comme un couteau dans la plaie, j’adore le complot et puis mes couplets
|
| Parle de conflits et quand j’accomplis chaque jour un plan plus sanglant,
|
| ben ça me plaît !
|
| Ma rengaine, c’est le dégoût que je dégaine
|
| Et note qu’aucune fortune n’achète ma rancune
|
| Je garde mon jerricane d’essence, ma sarbacane
|
| En conséquence cette douce délinquance si on nous cane
|
| En terre républicaine, tir à la lucarne
|
| Sur les icônes qui braconnent là mater africaine
|
| Attaque quand on m’taquine
|
| Et prône les boulets d’canon comme les pamphlets de Fanon que je bouquine
|
| Et ça t'étonne? |
| Mais regardes ma routine !
|
| Je piétine dans ces tours lointaines en quarantaine
|
| Chantonne avec butane et tonnes de chevrotines
|
| Pour mes frères insurgés qu’on condamne par centaines
|
| Amène la barre à mine et puis la carabine
|
| J’ai cette rime urbaine qui rumine au bout d’ma mine
|
| Ordonne à mes hormones, laisse dans mes organes
|
| Cette épaisse violence efficace du hooligan |