| Tu le sais…
|
| Je porte le monde sur mon dos comme Atlas
|
| L’expérience du terrain qu’on mate là comme attelage
|
| Qu’on passe ma vie au tamis
|
| Quand la haine prend le cœur des amis, ça part en bad vibe
|
| Ceux avec qui, on a partagé les choses s’aigrissent
|
| Les appétits s’aiguisent, et y’a pas de place
|
| Les agneaux se laissent pousser les griffes
|
| Mais seule la gamberge vite te hisse hors du panier de crabes
|
| Dans la nasse on dit «il est trop gentil
|
| Ou bien il joue un jeu, c’est un gros bandit»
|
| Laisse-moi être clair, je suis qu’un type lambda
|
| Et tu le sais, alors s’il te plait arrête un peu de mentir
|
| Au quotidien, je n’ai pas besoin d’escorte
|
| Ni pour balader, ni pour parader
|
| Ni pour que mon rap soit jugé à sa force, je m’en tiens à la forme
|
| Façonné par l’armada de mon alphabet
|
| En embrassant le hip-hop on se croyait meilleurs que les autres
|
| J’ai vite vu qu’on ne valait pas mieux
|
| On prend les courbes à 200 avec du soleil dans les yeux
|
| Et presque fiers de dire qu’on ne vit pas vieux
|
| Amour pour le clinquant, ça veut le chelem à 20 ans
|
| Le tout avec une arme pour braquer les caisses à Printemps
|
| Au lieu de valoriser les filles avec un gros QI
|
| On fait la part belle à des poufs avec un gros cul, oui
|
| Eh, c’est triste mais c’est comme ça
|
| Et rien ne me console de ce constat
|
| Prendre les armes mes convictions l’interdisent
|
| Alors je me résous à dominer mes vertiges
|
| J’en veux au monde entier
|
| Mon encre est si amère
|
| Qu’une goutte pourrait rendre aigre la mer
|
| Enfanté dans l’amour mes sentiments sont confus
|
| On reste coincés au milieu des cactus
|
| Je suis de ceux qui pensent, pas de ceux qui subissent
|
| A la pointe de ma plume laisse-moi cultiver l’art de l’esquive
|
| Je n’enfilerai pas leurs uniformes trop petits, trop serrés, trop de vices
|
| Mon cœur lui a dû fuir pour ne pas se serrer
|
| J’habite un monde qui pervertit tout ce qu’il touche et shoote tout ce qui bouge
|
| Et roule sur tout ce qu’il peut le gêner
|
| Tellement tordu qu’il change les nourrissons en tueurs nés
|
| On finit par tous croire qu’y croire encore c’est dépassé
|
| Regarde-les, certains que le but c’est en haut
|
| Quitte à marcher sur quelques têtes et crocheter 2 ou 3 rivaux
|
| Qu’ils me jugent comme ils veulent, moi j’ai pas la même conscience
|
| La mienne me harcèle chaque fois que je m'élance dans le mauvais sens
|
| Mes principes sont ma base, un char d’assaut
|
| Une armée, sous mon crâne rasé, bronzé, mon cerveau s’embrase
|
| Être libre et le rester, la cause que j’ai embrassé depuis l’oncle Tom
|
| Moi je ne rentre plus dans aucune de leur case
|
| Ça donne un tas de leçons mais ça ne donne pas l’exemple
|
| On sait tous que les petits poissons c’est les gros qui les mangent
|
| Et y’a aucune raison que ça change, dans le banal on nage
|
| Les pigeons deviennent cannibales et se transmettent la rage
|
| Les plus faibles périssent sans se défendre ou comprendre
|
| C’est le sacrifice du sens sur l’autel de la finance
|
| Il y a plus de canons qui se pointent, que de mains qui se tendent
|
| Qu’est-ce qu’ils ont tous? |
| A quel moment on renait de nos cendres?
|
| Je sens que l’espoir me quitte, j’ai tant de blessures à l'âme
|
| Ma colère gronde au fond et ma raison dépose les armes
|
| Ne reste que ma haine, quand Amour et Paix se perdent
|
| Mais on ne peut pas récolter d’or en semant de la merde
|
| J’en veux au monde entier
|
| Mon encre est si amère
|
| Qu’une goutte pourrait rendre aigre la mer
|
| Enfanté dans l’amour mes sentiments sont confus
|
| On reste coincé au milieu des cactus
|
| J’en veux au monde entier, enfanté par l’amour |