| Pour cueillir la fraîche j’ai loué ma chair
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| J’ai refusé les flèches de Cupidon en colère
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| Et si les toits du monde ne veulent plus de moi
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| Dans les sous-sols immondes je ferais ma place chez les rats
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| Et la ville s’endort et moi j’ai tellement faim
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| Que j’ai meurtri mon corps: j’ai vendu mon rein
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| Perdu dans Bogota, le regard affamé
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| Je n’suis qu’un enfant sans loi à qui l’on n’a rien pardonné
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| Traînant entre chiens et chats, le soleil couché
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| Un marchand de sabre bordera mon corps sans être inquiété
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| Et la ville s’endort, et moi j’ai tellement sommeil
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| Que j’ai meurtri mon corps: je me vends pour de l’oseille
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| Trop de bêtises ici-bas, moi je n’en peux plus
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| Je m’injecte dans le bras du bonheur superflu
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| A l'école des coups bas et les colles de la rue
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| Les Super héros sont là pour nous en costume Super-U
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| Et la ville s’endort, et moi je suis tellement sans toi
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| Que j’ai meurtri mon corps: j’ai vendu mon foie
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| J’ai tenté pour m’en sortir bien des choses et même pire
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| J’ai volé sans attention, j’ai tué sans discrétion
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| Les frontières sont des prisons que protègent les cons
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| La misère une source à pognon que gèrent nos institutions
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| Et la ville s’endort et moi je suis tellement mal
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| Que je meurtrirai mon corps même contre un bonheur familial
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| Il n’y a pas d’horizon, le ciel est sans issue
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| Il n’y a pas de prison assez vaste pour mon déçu
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| Faîtes venir en barrière, les anges de la mort
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| Mettent une pointe guerrière à nos sort sans remords
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| Et le monde s’endort et moi j’ai tellement souffert
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| Que je meurtrirai mon corps même pour mourir en enfer |