| Les jeunes de mon âge ne rêvent tous que de cash, de liasses |
| Pour d’avantage de classe et de tass' |
| Du gars qui bouge le mat' plein de bouquins dans son sac |
| S’en allant en fac, jusqu’au zonard du parc |
| Est-ce exact? (ouais) |
| Moi j’attrape le mic' et j’jacte |
| Tu me captes? (ouais) |
| J’craque ce track mon style frappe |
| Ça tape? (ouais) |
| J’laisse l’auditeur cardiaque |
| Avec moi tous les negs' telle la BAC j’embarque |
| Ma politique est le poétique poussé à l’extrême |
| Me disant que le rap n’est qu’un verbal-western |
| J’clairsème les ondes hertziennes de verses saines |
| T’ouvrant mon cœur tel des persiennes |
| Noircissant les feuilles de mon cahier |
| Chuchotant si ma mère dort |
| Mais sur scène gigotant j’crie la même fort |
| Et ne sort dehors qu’une fois mes shoes mises |
| Ma tout-en-jeans-chemise et ma Goose prise |
| Tout de suite grisé par une polaire brise |
| J’fais la même tête qu’un mec dont les molaires crisent |
| J’baisse ma casquette en prise à une colère grise |
| De loin tu vois s’avancer un négro l’air triste |
| Mais c’est mac papa Dan sous une bourrasque humide |
| Les mains croisées sur le bide tel une fougasse timide |
| Quand j’arrive mon pote me dit: «Dany t’as disparu» |
| J’lui répond qu’toute les nuits j’veux plus traîner dans la rue |
| Que toute ma vie je ne vais pas rester planté là |
| À côté de toi, assis à rouler du chocolat |
| J’ai des mouvements à faire, mes poches à remplir |
| J’veux une femme d’enfer j’ai ma vie à construire |
| Des raps à écrire, du taf' à finir pour m’nourrir |
| Car de moi seul dépend mon avenir, je reste au centre |
| Je reste au centre de mes affaires |
| De toutes façons y’a que ça à faire |
| J’suis dans le son façon gangster |
| Car faut que je contrôle cette de-mer |
| Je reste au centre de mes affaires |
| De toutes façons j’ai que ça à faire |
| J’suis dans le son façon pater |
| Car faut que je contrôle cette de-mer |
| La lutte donne du sens à ma vie |
| Depuis tout petit j'écris sans le moindre répit |
| Et quand je ne suis pas au téléphone |
| Je dois m’assurer que toute la composition |
| De notre musique est bonne |
| Et y’a du boulot à faire, on est en mission |
| Encadré par des hommes d’affaires requins ou vicieux |
| Attention aux enjeux |
| Laisse-moi te rappeler que le rap n’est pas un jeu |
| Il continue de faire toujours l’imbécile au micro |
| Ne se rend pas compte que l’on fait de l’argent sur son dos |
| Il ne contrôle plus sa carrière et son image est faussée |
| Maintenant on le récupère |
| Toi tu danses car j’suis toujours au centre de mon business |
| Mes rimes te font l’amour tout en finesse |
| J’arrive avec un cerveau organisé |
| Musique aromatisée bien plus qu’informatisée |
| On est au centre du biz', touchons des devises |
| Et si on vend des disques n’oublie pas nos royalties |
| Tu veux un remix, c’est 20.000 Francs |
| Et paye comptant car on ne joue pas avec l’argent |
| On kidnappe vos émotions avec du son |
| Nos paroles capturent votre attention |
| Et on est rond dans les comptes, carré dans les principes |
| Pointus en affaires, c’est élémentaire |
| Yo ! C’est élémentaire mon cher Watson |
| Oh ! Excuse moi je devrais dire élémentaire mon cher Patson |
| Au microphone je klaxonne comme une ture-ture, une voiture |
| Regarde mon allure, j’assure |
| Je suis dans le studio 92 micSages Poètes de la Rue |
| C’est un carnage sauvage, dommage pour toi |
| Tu croyais qu’on allait tourner la page? |
| Sages Po revient encore plus sauvage |
| C’est de l’impro, yo, en guise de outro |
| C’est pas une intro, même une fintro |
| Appelle ça comme tu veux |
| En attendant ouvre bien les yeux, je suis pas un morveux |
| Dédicace à tous les frères qui croient en Dieu |
| Sur le micro on est pas pieux, on est pas parents pieux |
| On a beaucoup de travail, il faut être sérieux |
| Je me décale du beat je peux le faire |
| J’ai l’art et la manière alors écoute mes vers |
| Celui des S.P.R., je suis là dans le dio-stu |
| Au microphone je suis pas un idiot, je suis studieux |
| Au microphone je sais pas je fais ce que je veux |
| Au microphone tu vois je pourrais t’arracher les yeux |
| Pozoèzè, mon nom c’est Zoxea au mic' |
| Voici c’est ainsi que je contrôle le style en ragga hip-hop style |
| Ou bien en peu-ra tout court |
| Je parle d’amour, pas des frères qui squattent les tours |
| Aie ! Y’a pas de failles au microphone je kicke comme en boxe thaï |
| Je suis là dans le studio faut que je défouraille |
| À côté de moi y’a le ventilo' |
| A gauche, à droite y’a un cahier qui traîne et peut-être un stylo |
| Je sais pas, rien à foutre, au microphone il faut que je shoote |
| Y’a pas de doute et coûte que coûte |
| L’avenir est dans nos mains faut pas que ça devienne comme à Beyrouth |
| Y’a pas d’hier, y’a pas de galères entre frères vé-ner |
| Yo maintenant je ravale ma salive, dédicace à tous mes frères: Salim, Salif |
| Tous les frères qui finissent en if, agressifs, positifs, actifs |
| Yo il faut être corrosif sur le micro |
| Yo j’ai remis ma dent en O.R. j’en ai rien à foutre mon F.O.R. frère |
| Quand je prend le microphone il faut que ça choque |
| Yo il faut que ça klaxonne yeah yo |
| Je reste au centre de mes affaires |
| De toute façon y’a que ça à faire |
| Yo, quoi de neuf? Pozoèzè, 1.9.9.9 |