| Plus personne au bout du combiné
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| Je parle avec mon ombre
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| Reproche à mon nombril un peu de m’avoir convié
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| N’abusez pas des comprimés, c’est bon, j’ai compris
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| Savoir lequel est celui de trop c’est compliqué j’en ai sacré nombre
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| Je viens de tomber
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| J’ai l’impression que je tombe encore et pique du nez
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| Je plonge
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| Le carrelage m’offre un accueil digne d’une éponge
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| Mon dîner s’allonge le long de mon pantalon
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| Désolé je suis de trop dans ma carcasse
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| Je voulais pas déranger mais faudra nettoyer les traces
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| Allez je m'écarte
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| Je peux le faire en deux-deux
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| Je n’suis plus en état d'écrire une carte de vœux à cette garce
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| J’ai repéré le divan, il est pire qu'à dix ans de marche
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| Vivant je ne vous manque pas
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| Me chuchote à l’oreille une arme de qualité
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| Range ça avant qu’elle te donne les idées larges
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| La télé l’ouvre moins avec un pruneau dans la vitre, hein? |
| Hein?
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| J’entends les voisins qui rappliquent, ils tombent bien
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| Il reste quelques huîtres et quelques litres à vider
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| Venez, je vous invite !
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| Ramenez le pied de biche ou appelez le SAMU
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| Je vous attends pas pour le dessert, je vous dis «salut»
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| Pardonnez-moi, j’avoue manquer d'élégance
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| Mais je serai déjà parti quand on fera connaissance
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| La porte d’entrée s’emballe en tachycardie
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| J’opère à cervelle ouverte, éloigne ta petite amie
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| Mon cœur palpite à vide, je peux y aller
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| Vous trouverez sur le lit quelques habits repassés
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| Car je veux pas qu’ils me crament
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| Évaluent le poids de mon départ à quelques grammes dans un vase, tu vois?
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| Heureusement qu’on peut crever qu’une fois
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| Rends-moi les raisons de ne pas faire ça
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| J’entends déjà son beau-papa
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| «Sois pas triste, chérie, hein?
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| Il a jamais rien assumé dans sa vie»
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| J’entends déjà son beau-papa
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| Me qualifier de lâche à table
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| Mais celui qui passe à l’acte part avec son meilleur avocat
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| Quoi?
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| Ça fait des années que je m’entame
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| Ce soir je finis le travail: où est le drame, dis-tu?
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| Un suppositoire dans ma face de cul
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| On n’en parle plus, ce soir enfin je me soigne
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| Il faut le croire pour le voir, le croire pour le voir
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| L’infini tient dans une balle
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| Bye-bye, vaille vaille, allez taille avant qu’je bâille et le fasse pas
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| Lumière efface-moi
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| Décrasse-moi
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| Détache-moi
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| Dégage-moi à l'étage, vas-y
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| La dernière pasge est pour toi je te dis
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| J’ai des fourmis dans la bite
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| Je ressens la genèse décaper mes veines à nouveau
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| Ça y est là je vis même trop
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| Pour être sûr d’avoir encore envie
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| J’ai tout raté, je vais quand même pas rater ça aussi
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| À ton avis, Walter
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| Elle est con cette voix qui me dit de pas le faire, hein?
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| On s’fait un doigt de fer, hein?
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| Si je gagne je perds
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| Un clic et un petit coup à vide, comme ça pour voir comme ça va vite
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| Walter, ça va vite
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| Walter, ta gachette est légère
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| Et j’appuie
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| J’appuie autant de fois que j’ai voulu quitter la Terre
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| Je te remplis le bide, Walter
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| Tu vas le faire, hein?
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| Ma famille vous m’entendez?
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| J’ai bien réveillonné
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| Je vous laisse m’oublier
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| Dans le téléphone je rayonne et ris au nez du marchand d’auréoles
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| C’est la fête on déconne
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| La voix des gens résonne
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| La porte explose
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| Entrez, entrez, faites comme chez bientôt plus personne
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| Je vous attendais mes amis
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| Le premier qui veut ramasser avant moi n’a qu'à s’avancer
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| Vas-y
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| Vas-y
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| Quand t’es près t’essayes de m’empêcher
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| J’ai fini d'écouter les bons conseils des gens pressés
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| Les antécédents t'échappent, enculé !
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| Et puis t’es qui, pour compatir, enculé?
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| On est encore le 31 décembre
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| On va quand même pas faire le compte à rebours ensemble
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| En bande, à faire semblant
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| Je veux commettre devant vous le seul crime qu’on peut faire sans gants
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| Ça te dérange?
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| Retourne à ton foie gras le cœur léger
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| Walter est chargé
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| Chargé de me détendre
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| Il est temps d’aller au lit
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| J’ai rien dit à ma femme
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| Elle m’aurait dit fais-le et ça m’aurait coupé l’envie
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| Économise tes larmes pour un mort qui a de l’avenir, chérie
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| Mais ceux-là savent lire, vieille tirelire encore à liftinguer
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| Tu parles avec ton cul
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| Rappelle-toi le premier jour où tes parents m’ont vu
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| J’ai dit: «l'argent fait pas le bonheur»
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| Ils m’ont répondu que le bonheur fait pas l’argent non plus
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| Marché conclu
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| Pour toi je l’endure
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| Mais les serviettes et les torchones ne se lavent pas aux mêmes températures
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| Et tu m’as fait manger nature
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| Des sardines de renommée
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| Des tartines de remords
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| Et des mille-feuilles de factures
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| Sale pfff…
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| J’ai trop de respect pour les putes pour t’appeler «sale pute»
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| Allez ciao
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| J’ai trop nagé parmi vous
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| Une balle et j’vous tue tous d’un coup
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| J’ai le doigt sur la gachette
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| Je suis prêt
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| Je suis l’esclave ou le maître
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| À quelques centimètres près
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| Bonne année |