| Laisser la trace d’un passage éphémère, dire qu’on a vécu |
| Ne pas finir comme une chanson qui meurt |
| Parce qu’on n’la chante plus |
| C’est le Graal que chacun poursuit… |
| J’aimerais être une pyramide dans l’immensité désertique |
| La première fille ravie d'être émancipée et exquise |
| Laisser mon empreinte sans craindre d’enfreindre |
| Mais je n’suis qu’un petit artiste aimant siffler des airs tristes |
| Un tas de naze parle mal, gars, c’est irréfuté |
| Ça m’blase, si je n’avais pas le Rap je crois que j’irai m’buter |
| Le pire est d’lutter sans fuir contre ces forces obscures |
| Certains potes bossent dur, moi, j’aime lire et fumer |
| Écrire, étudier, rire, nique leurs bonnes postures |
| Ils croient qu'à force de me punir je vais finir éduqué |
| Les gosses apprennent la bonne conduite |
| Avec des tures-voi pées-ta |
| De surcroit, l'État mesure pas l’dégât |
| Ne jure pas que c’est pas vrai, la vie m’enfonce, frère |
| C’est triste comme l’ami d’enfance que tu revois plus tard |
| La 'ure broie du noir, j’ai besoin d’explication |
| En quête d’excitation et j’vis à fond la dure loi du soir |
| Et plus j’avance, plus j’me demande si j’vais m’en sortir |
| Notre vie est bernée, j’trouve l’oubli éternel vraiment sordide |
| Faut qu’je laisse une trace, j’me vois pas sexagénaire |
| Sans exagérer, j’ai mes ex à gérer |
| J’ai mes textes à faire et je dois exacerber |
| Mes réflexes acérés sans être exaspéré |
| C’est un fait avéré, trop de pét' à gérer |
| Trop de sexes à flairer et je sais que ça t'énerve |
| De voir Nek s’affairer dans les ruelles sales |
| Vêtu des plus belles sapes venues des USA |
| Laissant une trace comme un violeur dans un cerveau d’enfant |
| Nekfeu, j’suis pas venu au monde pour faire beau dans l’fond |
| On veut tous laisser une empreinte, tous laisser une empreinte |
| Sur un mur, une piste de danse, un fader ou des enceintes |
| Peu importe c’que tu fais, un jour tu feras parti du passé |
| (C'est le seul moyen d’exister, une ligne, un tracé) |
| J’prends du recul, observe et constate qu’ils avaient raison |
| Le temps passe plus vite que prévu, j’ai déjà vu 22 fois 4 saisons |
| Et qu’est-ce qu’il en reste, hein? |
| Après tout pas grand chose de plus |
| Qu’un petit montrougien qui rêvait de vivre de sa prose |
| «On fait pas toujours ce qu’on veut fils «V'là c’que m’disait mon père |
| Donc j'écarte le vice, évolue dans une autre atmosphère |
| Vie scindée entre la school et l’peu-Ra en indé |
| J’avance mes billets, loin d’oublier la vie d’mon pote esquinté |
| Parti trop tôt ne laissant sur les murs que |
| Quelques couleurs et un grand sourire dans un album photo, là |
| J’ai pris conscience qu’il était temps d’laisser ma trace |
| Donc j’agresse tes tympans en attendant d’laisser ma place |
| Car c’est ça qui nous motive tous, nique le reste ! |
| Si on existe, c’est grâce à ceux qui nous aiment |
| Et puis ceux qui nous détestent |
| Artistes ou jeunes loups des tess', on rêve tous de faire notre trou |
| Y’en a qu’ont rien dans l’porte-feuille |
| Et qui roulent dans des caisses de fou |
| Mais si à côté d’eux y’a sonne-per, à quoi ça sert? |
| J’en connais qui échangerait bien un peu d’amour |
| Contre des billets verts |
| Moi, j’vise l'équilibre et profite de mon temps d’passage |
| Toine-An, j’laisse une empreinte dans ton paysage |
| On veut tous laisser une empreinte, tous laisser une empreinte |
| Sur un mur, une piste de danse, un fader ou des enceintes |
| Peu importe c’que tu fais, un jour tu feras parti du passé |
| (C'est le seul moyen d’exister, une ligne, un tracé) |
| Frère, j’viens kicker la prod, faire bien gicler la grog |
| Toxico au micro, c’est rien, la zik est ma drogue |
| J’prends c’Rap comme un tag |
| Comme de l’art vandale financé par de l’argent sale |
| Ou une grande frappe dans ta gueule |
| Mais pas d’drame, j’te laisse patraque à la clinique |
| Pas d’graff', pas grave, j’laisse ma trace à l’acrylique |
| Depuis l’collège sur les sacs, sur les sapes, j’ai les t-shirts |
| De MRG à NYC, j’ai les stickers |
| 1.9.9.5, c’est l'équipe, c’est les kickeurs |
| Qui débitent, kickent des beats et qui kiffent baiser les flics |
| Blesser les speakers avec un style sauvage |
| Fous l’instru, j’trouve un truc, t’as pas un stick? Dommage |
| J’remplis ma tête de rime |
| Et l’chargeur d’mon marqueur avant d’bouger |
| Rassure ta dame, j’trace sur Paname |
| Et j’les vide en allant me coucher |
| J’opère pur et dur quand j’fouille dans les bacs |
| M’embrouille dans les backs |
| Ou quand j’fais des sos-per sur les murs |
| Tant d’soirs, trouve-moi dans l’noir à taguer mes rimes |
| Des poulets s’mettent à débouler comme pour alpaguer Mesrine |
| Car j’ai le flow indélébile, j’vois les faux blindés d’débit |
| On les met d’accord en major, s’il le faut en indé, débile |
| Ils se demandent: «Jaz? C’est qui ce môme sur la maquette? |
| Qui grave sa marque comme Guizmo sur la plaquette ?» |
| Frère, j’laisse ma trace ! |
| C’est comme ça que j’fais, 1995 ! |
| On veut tous laisser une empreinte, tous laisser une empreinte |
| Sur un mur, une piste de danse, un fader ou des enceintes |
| Peu importe c’que tu fais, un jour tu feras parti du passé |
| (C'est le seul moyen d’exister, une ligne, un tracé) |
| C’est le seul moyen d’exister, une ligne, un tracé |
| Laisser la trace d’un passage… |