| — Oui votre rendez-vous de 11 heures est arrivé
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| — Faites le monter merci. |
| Bonjour
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| — Bonjour
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| — Je vous en prie entrez, installez-vous, mettez-vous à l’aise
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| — Merci
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| — Aujourd'hui c’est la première fois que j’vous reçois dans mon cabinet
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| — Hmm hmm
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| — J'ai eu connaissance de votre dossier par le tribunal d’Evry
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| — Hmm hmm
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| — On ne se connait pas encore, nous ne nous sommes jamais rencontrés.
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| Nous allons passer une heure de notre temps ensemble. |
| Allez-y je vous écoute.
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| C’est à vous
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| J’ai pris la Terre pour un terrain vague
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| J’vis dans ma bulle, dans ma galaxie
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| L’accès est fermé madame la psy
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| Je suis un solitaire sorti du rang
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| Un disque sans featuring, un film sans figurants
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| J’ai vu mille hommes dans le désert, une seule gourde pleine
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| Les jours de paix se font plus rare que les lourdes peines
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| La rue mitonne, ça parle en tonne mais ça brasse le vent
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| Ça passe le bac un fois en taule car ça passe le temps
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| Beaucoup se traînent dans la boue comme en Thalasso
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| Tout le monde se fait de l’ombre chacun voit l’autre comme un parasol
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| Ça parle trop alors j'écoute mais je fais le sourd
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| Trop de promesses tenues la nuit n’voient jamais le jour
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| Incarcéré trois ou quatre fois, peut-être cinq
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| Madame y’a qu’en français que le passé peut-être simple
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| Compter les morts devient un sport, lourde est l’addition
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| Vos tragédies sont nos traditions
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| Le paysage est sombre
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| Hélas me fait douter
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| Pour vous je suis une ombre
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| Qui passe un visage flouté
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| J’me lève avec des songes
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| J’m’endors sur des civières
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| Nos mères ont beaucoup pleurés
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| Les larmes font des rivières
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| Connu mes anonymes
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| J’peux plus compter mes frasques
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| La vie c’est Halloween
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| Moi j’regarde tomber les masques
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| La plume n'était qu’un passe-temps
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| Les gens eux sont néfastes
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| J’ai pas trouvé ma place, nan
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| Pourtant le monde est vaste
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| Parce que la guerre est dans nos vertus
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| Ceux qui se battent espèrent gagner, ceux qui refusent ont déjà perdu
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| Cadeau empoisonné d'être majeur
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| J’ai peur de replonger mes avocats sont maîtres nageurs
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| La rue fait des déçus, tellement d’effort, si peu de Blaise Paul
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| Tellement de battes si peu de Baseball
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| Chez moi Juliette enterre Romeo
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| Madame, j’suis d’ceux qui meurent dans un rodéo
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| Dehors faut être méchant, les hommes bien sont des prototypes
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| Imaginez Nemo dans une marre pleine de crocodile
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| Des vies tiennent à un fils, chaque balle mène au corbillard
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| Mourir n’est pas un film, ici y’a pas de Marion Cotillard
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| Un peu d’amour et de nervosité
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| Des animaux plein d’animosité
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| Que des regards, la langue des signe est traduite
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| Ici la vie n’a aucun prix, même la violence est gratuite
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| Le paysage est sombre
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| Hélas me fait douter
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| Pour vous je suis une ombre
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| Qui passe un visage flouté
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| J’me lève avec des songes
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| J’m’endors sur des civières
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| Nos mères ont beaucoup pleurés
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| Les larmes font des rivières
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| Connu mes anonymes
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| J’peux plus compter mes frasques
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| La vie c’est Halloween
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| Moi j’regarde tomber les masques
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| La plume n'était qu’un passe-temps
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| Les gens eux sont néfastes
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| J’ai pas trouvé ma place, nan
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| Pourtant le monde est vaste
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| Très bien. |
| C'était une très bonne séance. |
| Prochain rendez-vous vous notez,
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| mercredi prochain midi — 13 heures |