— Allô c’est qui?
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— C'est Sinik, ça va mon pote?
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— Ça va
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— Ah ça fait plaisir d’entendre ta voix là
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— Moi aussi
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— C'est gentil, c’est gentil, ça va mon pote alors quoi de neuf?
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— Je suis sorti de l’hôpital, lundi
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— Lundi? |
T’es sorti lundi?
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— Oui, oui
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— Ouais ben je sais en fait, j’ai eu le docteur au téléphone, il m’a dit que ça
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s'était bien passé et tout c’est cool, j’suis content. |
Ça va mon pote,
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t’as fait quoi depuis que t’es sorti?
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— J'ai joué au foot
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— T'as joué au foot avec tes potes?
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— C'est ça
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— Bon ben c’est cool
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— Alors c’est quand que tu passe me voir?
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— Ben bientôt, j’vais essayer de venir, bientôt, de toute façon j’ai ton numéro,
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je t’appelle, et puis si tu veux venir me voir en studio ou en concert on va
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faire un concert bientôt y’a pas de problème tu viens, d’accord?
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— D'accord
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— Tu viens avec tes potes et tout on fais un petit truc bien ok?
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— Ok
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— Bon ben d’ici là je te rappelle, fais attention à toi mon pote,
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passe le bonjour à tes parents et fais pas de bêtises, ok?
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— D'accord
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— Aller salut
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— Au revoir
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J’ai rendez-vous à l’hôpital Robert Debré
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15 décembre, journée glaciale, des gosses malades voudraient me voir de près
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Je reconnais que j’appréhende mais c’est inévitable
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Ici les murs sont blancs et les gens parlent en langage médical
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Au début on m’a expliqué leur vie
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Mais j’ai souhaité voir en premier ceux qui ne peuvent quitter leur lit
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Triste sentiments mais je commence à m’en vouloir
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Je croise un père pleurant tout seul, traînant sa peine dans les couloirs
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Enfants du paradis, luttant contre la maladie
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Faissal n’a que 8 ans il n’avait rien demandé à la vie
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Je suis rentré dans sa chambre plein d’humilité
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Très vite j’ai compris que mes problèmes sont des futilités
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Sa mère m’a dit que la musique le bordait, l’emportait si loin
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Je te jure que j’avais honte de me porter si bien
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Il tousse et me dit «je trouve que t’as l’air fort»
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Mais il ignore que je me plains quand j’ai un trou dans mes Air Force
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Moi qui pensais que dans sa tête c'était le Kosovo
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J’admets, j’me suis trompé, lui qui ne rêve que d'être cosmonaute
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Il sourit, il a le temps d'être sympa
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Moi qui m'énerve pour un rien, moi qui mérite d'être à sa place
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Moi qui casse tout quand mon portable ne capte plus
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Moi qui me plaint, qui m'énerve, qui traite souvent la vie de pute
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Voyant sa joie immense, ses yeux s’ouvrir
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J'étais heureux de rendre heureux, j’en ai sorti mon vieux sourire
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J’ai rendez-vous à l’hôpital, je ne verrais plus les heures qui passent
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J’en ai le cœur qui bat, c’est peut-être lui qui parle
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J’aimerai leur donner ma vie, ce ne sont pas que des mots
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Leur dédiés ce son car dans le fond ce ne sont que des mômes
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Emprisonnés dans un drap en or
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Libérés par un docteur parce que le ciel nous attendra encore
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Parce que la vie a tant de choses à proposer
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Parce que je sais que les anges voleront toujours de leurs propres ailes
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J’me suis juré d’arrêter de me plaindre quand je té-chan
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A 25 ans j’ai toutes mes chances, je l’ai compris faisant le tour des chambres
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Fier, mon cœur de pierre a fait boom boom
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Petit Peter, Momo et Pierre qui traînent toujours avec Boubou
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Tous plus courageux les uns que les autres
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Et j’ai appris que des fois les mômes sont plus forts que les hommes
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Et l’infirmière m’a dit «dans la grande salle, il faut descendre»
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Y’avait un mic' et une platine alors j’ai chanté «Le même sang»
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J’y repense encore, leurs blessures me torturent
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Et dire que tous les hommes ne rêvent que de fortune
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Moi aussi je croyais que la vie m’avait pris pour un con
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Moi qui pétais les plombs, pour un oui, pour un non
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Quelques chansons, des autographes, des photos
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Des sourires, des souvenirs, mes petits, mes potos
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Admiratif, j'étais loin de ce que l’on voit
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C’est généreux selon eux, mais tellement peu selon moi
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J’ai rendez-vous à l’hôpital, je ne verrais plus les heures qui passent
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J’en ai le cœur qui bat, c’est peut-être lui qui parle
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J’aimerai leur donner ma vie, ce ne sont pas que des mots
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Leur dédiés ce son car dans le fond ce ne sont que des mômes
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Emprisonnés dans un drap en or |
Libérés par un docteur parce que le ciel nous attendra encore
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Parce que la vie a tant de choses à proposer
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Parce que je sais que les anges voleront toujours de leurs propres ailes
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19 janvier 2006, je cherche un thème
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J’repense au 15 décembre 2005 gravé dans ma tête
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Te rends-tu compte? |
Ils étaient là pour me voir
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Uniquement pour me voir, il faut le voir pour le croire
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Moi qui pleure, au travers de ma plume ou de ma rime
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Un peu comme si j’avais un tube dans les narines
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La morale? |
Te faire comprendre que j’ai changé
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Depuis ce 15 décembre, j’ai plus la même notion du danger
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25 ans d’existence pour apprendre
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Que ces gamins ont plus de courage que le plus courageux de ma bande
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Dorénavant, je réfléchis avant d’hurler
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Téméraire, tu sais même pas, c’est pas des mômes c’est des aventuriers
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J’ai rendez-vous à l’hôpital, je ne verrais plus les heures qui passent
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J’en ai le cœur qui bat, c’est peut-être lui qui parle
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J’aimerai leur donner ma vie, ce ne sont pas que des mots
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Leur dédiés ce son car dans le fond ce ne sont que des mômes
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Emprisonnés dans un drap en or
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Libérés par un docteur parce que le ciel nous attendra encore
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Parce que la vie a tant de choses à proposer
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Parce que je sais que les anges voleront toujours de leurs propres ailes |