| L’horizon détonne, j’ai de la pluie sur le pare-brise |
| Un client au téléphone et une maitresse qui s'éternise |
| Pourboire. Un bout de tarte à la myrtille… |
| Je reprends le boulevard, mes jantes qui scintillent |
| La route opaque, le clignotement des peep-shows |
| Les défoncés au crack: bienvenue à pimp show ! |
| Putes sur hauts talons en shortie flashy |
| Les sacs font des rangs en attendant le backchiche |
| C’est le trouble au loin, je change de cap |
| Me casse d’ici j’ai trop peur d’y croiser le diable |
| Un vieux chard-clo pète les plombs |
| Parle tout seul, tousse, entre chaque mot il crache du sang |
| Sirène d’ambulance, corsaire de caniveau |
| Règlement de compte au marteau à la station essence |
| Sens interdit, l’attente au feu rouge |
| Cliente en pull rouge, michton qui surgit |
| Les jeunes se chamaillent, font peur aux touristes |
| Le vacarme s’arrête à l’arrivée de la police |
| L’entrée des clubs, des belles pouliches bien montées en escarpins et |
| lourdement diamantées |
| Ma routine? |
| Un collier de réverbères, des kilomètres à reverbe entre 2 grenadines |
| Les mêmes tubes qui passent sur les fréquences |
| Les mêmes pubs toutes au format immense… |
| Les quartiers cannibales, les folles sapées en poule |
| L’ambiance fuschia, les sacs de gnôle devenus maboule |
| Le vice et le fric tournent des camés aux dealers |
| Des dealers aux grossistes et des grossistes aux Range Rover |
| Double file à Pigalle ! la gale de pas circuler |
| Au passage clouté un marginal me traite d’enculé |
| L’Ukraine traîne en tenue légère à l’heure où je freine |
| Et l’air a le goût de ma banquette amère ou je ken |
| La rue est crado comme ses sales histoires |
| Ses flics véreux, ses grecs-mayo' et ses trottoirs |
| Huit heures et quart je finis le service |
| Je vais au bar, café, tartines, wc hors-service |