| Voici des fleurs, des fruits
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| Des feuilles et des branches,
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| Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous,
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| Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches,
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| Et qu'à vos yeux si beaux, l’humble présent soit doux.
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| Voici des fleurs, des fruits
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| Des feuilles et des branches
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| La gare Montparnasse, ô, vous souvenez-vous,
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| Votre coeur était pur, votre robe était blanche,
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| Votre amour était clair, votre corps était doux.
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| Voici des fleurs, des fruits
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| Des feuilles et des branches
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| Et voici l’escalier des premiers rendez-vous,
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| Et mon baiser soudain sur votre peau si blanche,
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| Vous si calme déjà, et moi déjà si fou.
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| Voici des fleurs, des fruits
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| Des feuilles et des branches
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| Et puis voici ce train qui me fait comme un trou
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| Et puis voici sa main entre vos deux mains blanches
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| Et voici son baiser qui hante votre cou.
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| Voici des fleurs, des fruits
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| Des feuilles et des branches
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| Et puis voici ce train qui s'éloigne sans nous,
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| Je vous crie: «au secours», mais ma voix est si blanche
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| Et vous me laissez seul au milieu du mois d’août.
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| Voici des fleurs, des fruits
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| Des feuilles et des branches
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| Et puis voici la pluie qui coule dans mon cou
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| Ô, ne l’essuyez pas avec vos deux mains blanches
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| Et laissez-moi souffrir mon chemin jusqu’au bout,
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| Jusqu’au bout, jusqu’au bout |