| À chaque fois que j’vois ces oiseaux de métal déchirer le ciel
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| J’repense à mon grand frère et son rêve occidental
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| Tous les soirs il nous lisait les lettres venues d’la Tour Eiffel
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| De son pote Moussa, parti pour aller faire une fac de lettre
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| Il disait qu’il était riche, qu’en France l’argent pousse sur le sol
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| Là-bas on te soigne gratuitement et même les pauvres vont à l'école
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| Il faisait rêver mon frère, lui qui voulait d’un autre avenir
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| J’ai perdu mon plus gros repère quand j’ai entendu mes parents lui dire:
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| Pourquoi tu quittes la maison, là-bas les hommes oublient l’essentiel
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| Pourquoi tu quittes la maison, ne crois pas que tout est mieux là-bas
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| Tout le monde, te demande, on a besoin de toi
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| Ne nous quitte pas, on a besoin de toi
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| Laisse pas tes parents, l’avenir du pays
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| Tout le monde te demande on a besoin de toi
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| Depuis qu’tu nous a quitté, toutes les nuits on vit les yeux ouverts
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| Depuis qu’tu nous a laissés, tous les jours on attend une petite lettre
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| L’océan la peut-être mangé, ils savent peut-être pas nager
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| Le coeur nous a lâché, quand son petit frère est venu nous dire:
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| Papa je quitte la maison, là-bas les hommes utilisent leurs ailes
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| Mama je quitte la maison, ne pleure pas ton fils va vivre ses rêves
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| Maman j’suis de retour, là-bas j’croyais faire mon envol
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| Après l'école j’taffais au black, non l’argent n’pousse pas sur le sol
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| Y’a qu’au football là-bas qu’on n’regarde pas la couleur de peau
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| Au pays d’la liberté, y’a un berger et un troupeau
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| J’ai vu aussi mon grand frère, il vit avec Moussa loin d’la Tour Eiffel
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| Ils on stoppé la fac de lettre pour remplir l’assiette
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| Loin du soleil africain, tous les matins sur le marché
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| Les larmes aux yeux il se souvient quand vous lui disiez:
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| Ne nous quitte pas on a besoin de toi
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| Ne nous quitte pas on a besoin de toi |