| Elle était partie vers six heures et demie faire
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| Sa promenade de tous les jours
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| Elle s'était vêtue de son pardessus avec son foulard
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| Et ses bottes de velours
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| Sur le bord de la rivière rouge…
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| Elle a un visage d’ange et un regard étrange…
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| Un mélange de haine et d’amour
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| Tous les gars des environs voudraient lui relever son jupon
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| Mais quand on la voit on fait demi-tour
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| Sur le bord de la rivière rouge… On est allé se promener…
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| Moi je ne suis pas peureux. |
| J’en suis même presqu’amoureux et
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| Comme un espion je la suis pour savoir pour qui, pourquoi
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| Elle se cache dans le bois et ne revient qu’au petit jour…
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| Et je la suis, je la traque mais ses pieds connaissent le sol
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| Et la forêt lui appartient. |
| Elle en connaît tous les détours
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| Et je cours pourtant elle marche… On dirait qu’elle flotte, qu’elle vole
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| Et ma prudence me rappelle qu’au ciel décline l’astre du jour
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| Tout près de la rivière y’a une petite clairière
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| Elle s’y assoit pour faire un feu. |
| J’ai voulu m’approcher
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| Une branche a craqué et son regard a trouvé mes yeux
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| Sur le bord de la rivière rouge… On est allé se promener…
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| Devinez ce qu’on a trouvé…
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| Elle m’a fait un sourire, m’a fait signe de venir
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| Et sans un mot elle a ôté son manteau
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| Malgré le bruit des bêtes, pour nous le temps s’arrête
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| Quand mon désir rencontre sa peau…
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| Sur le bord de la rivière rouge… On est allé se promener…
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| Devinez ce qu’on a trouvé… Près des cendres d’un feu de bois…
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| Et nous nous sommes endormis. |
| Douce était la nuit mais je me suis
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| Fait réveiller par un hurlement de fou, des crocs dedans mon cou…
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| J’ai su que pour moi il était trop tard…
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| Sur le bord de la rivière rouge… On est allé se promener…
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| Devinez ce qu’on a trouvé… Près des cendres d’un feu de bois…
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| … Le cadavre du jeune Gadouas… |