| Je regarde, sous la porte, depuis mercredi soir
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| De voir une lettre s’y glisser je nourris l’espoir
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| Avec la preuve ultime que c’est bien toi
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| Tes empreintes digitales, légitimes faisant foi
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| Mon ordinateur, en permanence est connecté
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| Sa boîte de réception consciencieusement vidée
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| D’un geste mécanique, depuis mercredi soir
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| Je clique et je reclique sur «envoyer/recevoir»
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| J’ai croisé les doigts
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| J’ai touché du bois
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| Pour faire le voeu de vous revoir
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| J’ai fait un noeud à mon mouchoir
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| Hantez, envoutez moi encore…
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| Maraboutez moi à mort!
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| Je guette depuis mercredi la venue du facteur
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| D’un billet doux affranchi au tarif en vigueur
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| Il est sympa, je l’aime bien, on est devenu copain
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| Même si tous les matins, il baisse les yeux:
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| «Toujours rien!»
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| Le soir au fond du lit sur mon polochon placebo
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| J’attends que mon mobile éclaire l’arrivée d’un texto
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| Quelques mots de toi sur ce petit appareil
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| M’aideront ca va de soi à trouver le sommeil
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| Au métro Barbès, on m’a proposé d'être aidé
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| On m’a fait la promesse du retour de l'être aimé
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| Le flyer mentionnait dans un style lapidaire:
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| «Elle va courir apès vous comme un chien derrière son propriétaire»
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| Comme tu vois j’ai fait le tour et me voilà à bout
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| Pour avoir recours aux services d’un marabout
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| Thème astral, ligne de la main et marc de café
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| Boule de cristal, patte de lapin, j’aurai tout essayé
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| Que tu te manifeste par quelque moyen que ce soit!
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| Signaux de fumée, télépathie, sémaphore, c’est au choix
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| Un signe de toi peut rallumer la flamme inerte
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| Ne me laisse pas comme ça jouer avec les amulettes…
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| Maraboutez moi à mort! |