| Je te cherchais depuis lontemps, tu m’as laissé en t’en allant
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| Un grand paquet de mots d’amour et ce silence encore si lourd
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| Le souvenir de ces chimères que tu fuyais pendant la guère
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| Les bateaux, les trains, les camions, les quais de gare et les wagons
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| La frayeur de ces années noires, je la lisais dans ton regard
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| Avec l’horreur, le désespoir et le travail obligatoire
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| Peut-être un jour si tu m’attends, on parlera de tout ce temps
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| On a perdu sans rien se dire, ne pas savoir se sourire
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| Quand je sentais venir la fin, je me revois tenir ta main
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| Et te parler pendant des heures, en regardant battre ton coeur
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| À ta façon, tu nous aimais, mais tous les mots qu’on attendait
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| Restaient enfouis bien trop profond en souffrance dans leur prison
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| De la-haut, si tu nous entends, reviens vers nous de temps en temps
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| As-tu enfin trouvé la paix et le repos là où tu es?
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| J’avais tout juste cinquante ans, tu m’as légué en t’en allant
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| Ce regard triste et douloureux, un portrait d’enfant malheureux
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| Qui n’a pas pu trouver sa place, enfermé dans sa carapace
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| Et sur qui les fées ni les dieux n’ont jamais du poser les yeux
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| Après avoir tant bien que mal grandit à l’ombre d’une étoile
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| Sans pour autant trouvé le nord, il t’a fallu partir encore
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| Marcher de nuit à travers champ mais dans tes lettres avec le temps
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| De ces souffrances et de ces peurs, il ne reste que le meilleur
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| Hum…
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| À ta façon, tu nous aimais, mais tous les mots qu’on attendait
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| Restaient enfouis bien trop profond en souffrance dans leur prison?
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| De là-haut, si tu nous entends, reviens vers nous de temps en temps
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| As-tu enfin trouvé la paix et le repos là où tu es?
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| Toi, mon père que j’aimais tant, je te cherchais depuis longtemps
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| Mais tu voyages, désormais, près de moi, bien plus que jamais
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| Repose en paix dans nos mémoires, le plus tendre de notre histoire
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| Ce sont les mots qu’on a pas dit, c’est à toi que je les dédie. |