| Je reviendrais voir l’endroit où j’ai grandi naguère
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| Et je me tiendrai bien droit comme le suggérait ma mère
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| Je reviendrai vers la place des Marais dans le chien-loup
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| Je rêverai la surface à même la bouche d'égout
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| Puis reviendrai à Saint-Just sur des vestiges de bohème
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| Revoir des filles que j’ai vues nues avant que j’en fasses des poèmes
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| Oui, je rentrerai par-ci, ressortirai par-là
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| Ce fut un plaisir, merci mais pardon pour les dégâts
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| Et les feux de forêts
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| Parfois j’aimerais
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| Revoir un peu de verdure sans faire une ode dessus
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| Reprendre un peu des bitures avec mes chers disparus
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| Et retourner voir les putes, en partie pour le principe
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| De tailler la discute avant de baisser mon zip
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| Et puis nom de nom
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| M’en irai pour de bon, pour de bon
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| Que je le veuille ou non
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| Je reviendrais voir le sud dans la peau d’un feu follet
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| J’aurai les iris en sucre pour nos noces de lait
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| Puis voir le sud du sud, au cas où j’y serais
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| La vie du pompier est rude sans les feux de forêts
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| Puis j’irais voir mon amour, oui, celle que j’adorais
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| Même si elle gît sous la tourbe et les rameaux imparfaits
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| Puis j’irais voir mes enfants, mes trésors, mon reflet
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| Leurs dirais de rire toujours car les rires c’est plus gai
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| Pendant les coups de pagaille
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| Puis après j’irais
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| Revoir un peu le bon Dieu, celui qui m’a fabriqué
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| Lui dire «t'aurais pu faire mieux, sauf votre respect»
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| Puis à cru sur les comètes, je dessinerai des moutons
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| En faisant le cri des mouettes, jusqu’au bout comme un con
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| Puis nom de nom
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| M’en irai pour de bon, pour de bon
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| Que je le veuille ou non
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| Je reviendrai voir la mer, le temps d’un faux retour
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| Puis je quitterai la terre en pensant à l’amour
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| Comme toujours, comme toujours, comme toujours |